C’est un phénomène qui a pris, ces dernières années, de plus en plus d’ampleur notamment au Luxembourg. Nombreux sont les particuliers qui confondent voies publiques et poubelles, laissant sur le bords des routes et autoroutes du pays leurs ordures.
Appelée « littering », cette pratique clandestine a été analysée en 2008, non seulement par la commune de Dudelange, mais également par l’Administration de l’Environnement. Et les résultats sont effarants: 89 km de déchets ont été collectés en moyenne sur les routes et 309 kg d’ordures ont été ramassées aux abords des autoroutes
Un gouffre financier pour l’Etat
Des travaux de nettoyages qui ont coûté à l’Etat luxembourgeois la bagatelle de 996.000 euros, selon le ministère du Développement durable, interpellé à ce propos par une question parlementaire du député CSV, Felix Eischen.
C’est la plupart du temps des emballages en plastique (bouteille, gobelets, film…), en métaux (canettes de bière, alcopops) ou encore composites (paquet de cigarettes) qui sont jetés ainsi sur les routes et autoroutes du pays. Selon le ministre délégué, Marco Schank, cela est dû à la baisse du taux des emballages réutilisables mis sur le marché (25,8% en 2007 contre 37,9% en 2002).
Bientôt un avertissement taxé?
Les communes n’ont pas été épargnées. Toujours, selon le ministère, chacune des 59 communes participantes aux rassemblements de ces données ont dû ramasser entre 0,2 et 2,5 tonnes de déchets en 2008. Dudelange a ainsi constaté qu’il s’agissait la plupart du temps de mégots de cigarettes ou de déchets plastiques.
Pour pallier ce problème environnementale, la Ville de Luxembourg a, par exemple, élaboré un projet de règlement communal pour rendre l’utilisation d’emballages réutilisables obligatoires lors de manifestation. Le ministère note à ce sujet que, grâce à une campagne de prévention, de plus en plus d’organisateurs d’évènements au Grand-duché ont recours à ce types d’emballages.
Bien que le littering soit un délits, aucun avertissement taxé n’est prévu par la loi. Mais cela pourrait bien changer, puisque le gouvernement devrait très bientôt transposer une directive européenne sur la gestion des déchets qui va dans le sens d’une contravention. En Wallonie, il suffit de jeter un mégot de cigarettes ou une canette pour écoper de 50 euros d’amende. L’Administration de l’environnement, qui jusqu’à présent a fait davantage de prévention, ne compte pas s’arrêter là. Un table ronde sera prochainement organisée avec les différents acteurs concernés pour définir un plan d’actions plus concret.