C’est la plus grande crainte des spécialistes et l’OMS vient de la confirmer. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le virus de la grippe porcine peut « évoluer » et devenir « beaucoup plus dangereux ». Le H1N1 est en effet une recombinaison génétique de quatre virus encore jamais observée. Il est donc considéré comme hautement « imprévisible » et sa mutation est inédite, « dans des gènes jamais rencontrés auparavant ».
La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a annoncé la commande de 94 millions de vaccins pour lutter contre la grippe A(H1N1). Cette commande coûtera un milliard d’euros. D’après Françoise Weber, directrice de l’Institut de veille sanitaire (InVS), les vaccins seront administrés en priorité aux « personnes les plus fragiles », « les personnes qui ont des maladies sous-jacentes, les très jeunes enfants ». Aujourd’hui, la France compte 481 cas confirmés et 147 cas probables.
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La commissaire européenne à la Santé Androulla Vassiliou a déclaré qu’il fallait vacciner 60 millions d’Européens : « Si toutes ces personnes sont vaccinées, c’est une protection suffisante ». En revanche, elle a précisé qu’ « Il n’y aura pas de vaccins pour tous ». La plupart des états membres de l’Union Européenne ont déjà acheté des lots de vaccins pour faire face à la pandémie éventuelle. En octobre prochain, les ministres de la Santé de l’Union Européenne vont se réunir pour déterminer les critères de vaccination.
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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a en effet relevé son niveau d’alerte sur la grippe porcine au niveau 6 (maximal), ce qui correspond à une pandémie mondiale. Le virus H1N1 a fait près de 94 512 personnes contaminées dans 136 pays touchés après son apparition au Mexique et aux Etats-Unis fin mars. L’OMS prévient que les pays ayant connu une activité importante du virus A (H1N1) devaient s’attendre à une deuxième vague, d’autant que le virus circulera dans le monde pendant «un à deux ans». Pour déclencher la phase 6, l’OMS attendait d’avoir des preuves que le virus se propageait bien localement dans une région autre que le continent américain. Il s’agit de la première pandémie déclarée depuis plus de 40 ans par l’OMS. L’organisation qualifie toutefois cette pandémie de «modérée», et ne recommande pas de restriction de mouvement des personnes, des biens et des services malgré ce niveau élevé d’alerte.
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Depuis l’apparition de la grippe aviaire en 2004, la France s’est dotée d’un plan anti-pandémie grippale, dont la dernière version remonte à février 2009, «applicable à toute souche du virus, quelle qu’en soit l’origine». Si elle devait finalement passer en phase 6, la France pourrait être amenée à prendre des mesures très contraignantes pour la population : l’arrêt du trafic aérien, de la circulation ferroviaire, la fermeture des écoles, des crèches, la restriction des réunions, la suppression des spectacles et des grandes manifestations sportives, , port de masques chirurgicaux par les malades, droit de visite limité dans les hôpitaux, transports en commun restent à quai,…
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Contrairement aux rumeurs dans la presse annonçant une vaccination systématique en France, le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, a déclaré « qu’aucune décision n’a été prise », mais les autorités se préparent tout de même à toutes les éventualités. Tout dépendra en effet de l’évolution de l’épidémie dans les prochains mois, en particulier dans l’hémisphère Sud où débute la saison hivernale. La décision de vacciner tous les Français dépendra également des recommandations de l’OMS et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
6°
«Il est probable que le virus A(H1N1) se recompose et qu’une deuxième vague d’épidémie redémarre à l’automne, mais nul ne sait sous quelle forme et avec quelle virulence, précise-t-on au ministère de la Santé. Toute la difficulté consiste à préparer la réaction la plus pertinente possible par rapport à une configuration de l’épidémie que l’on ne connaît pas encore.»
7°
Mortalité équivalente à la grippe saisonnière

Le laboratoire suisse Sanofi a annoncé le 19 juin dernier avoir produit son premier lot de remèdes à la grippe A. Les experts estimaient de quatre à six mois le délai nécessaire à la production de remèdes à même d’immuniser contre la souche virale H1N1. Le vaccin n’est pas encore testé, mais des évaluations et essais cliniques sont prévus très prochainement. Compte tenu des délais annoncés, le gouvernement français avait commandé sans attendre le 15 mai dernier, 50 millions de doses au laboratoire britannique GlaxoSmithKline. L’OMS, de son côté, espère obtenir assez de vaccins contre le H1N1 pour protéger les 193 pays du monde en moins d’un an.
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