Chômeuse depuis six mois, ma vie sociale s’éteint
Fin de semaine pourrie. Vendredi soir à la maison. Devant mon écran allumé sur ma page Facebook, je me trouve presque pathétique. Ne devrais-je pas être dehors à faire la fête ? A boire des verres dans des bars ? A me faire un ciné ?
Non. A la place, j’ai droit à « Bones », une série qui ne me captive pas mais qui me tient compagnie en fond sonore.
Et j’ai le droit de ruminer dans mon coin, au vu des sorties de mes amis fièrement annoncées sur ce réseau social : untel est allé au concert de « machin-truc », l’autre est en week-end à Venise avec sa chère et tendre, etc. C’est une avalanche, mode surenchère, qui se déploie sous mes yeux.
Pourtant, je devrais être bien placée pour savoir qu’appuyer sur « attending » aux événements qu’on m’envoie est facile, mais que de se bouger de chez soi et réellement aller ici et là est bien plus complexe. Malgré tout, comme je me suis mise dans la liste des participants, Facebook ne retiendra que le fait que j’ai bel et bien été à ce vernissage underground avec DJ new-yorkais. En vérité, j’étais chez moi devant « Bones ».
Un vendredi soir comme quand j’avais 12 ans et que je regardais des séries plus bêtes les unes que les autres, car j’étais trop jeune pour fréquenter les bars.
Aujourd’hui, j’ai l’âge, mais l’envie me manque.
Six mois, c’est long… surtout avec un CV de « killer »
D’ailleurs, ces temps-ci, tout me manque. Je me pose beaucoup trop de questions, envahie par le constat amer d’approcher la trentaine (bon, ok, j’ai encore quelques années devant moi) et d’être en échec professionnel. Je ne comprends pas, je me demande où j’ai merdé, pourquoi j’en suis là…
Deux masters, dont un à l’étranger, la maîtrise de cinq langues, des stages prestigieux en organisations internationales. Un tableau parfait. Sauf que voilà, ça fait six mois que je suis au chômage. Six mois, c’est long. Alors je voulais retracer avec vous le cheminement de ces six mois…
Les premières semaines, on ne pense pas à la recherche d’emploi.
On profite de ses maigres économies (mauvaise idée) pour voyager, voir sa famille en Espagne, retrouver quelques potes pour un court week-end à Bruxelles ; en d’autres termes profiter de ce temps libre qui nous est imparti. Des vacances forcées, ça se respecte !
Un mois de chômage. C’est là qu’on carbure. On s’est ressourcé auprès des siens, et on attaque l’envoi de CV et de lettres de motivation. On fait marcher son réseau. On envoie à tout va, même (voire surtout) des candidatures spontanées. Et on croise le plus de monde.
Evidemment, on s’est inscrit au Pôle emploi entre temps, ce qui m’a valu un rendez-vous avec mon conseiller persuadé qu’avec un CV de « killer » comme le mien, je retrouverai un emploi dans les trois mois ! Je sors de là pleine d’entrain.
Evidemment que je vais trouver du travail ; je suis compétente, diplômée d’une prestigieuse université londonienne, je n’ai pas à m’en faire.
Le coup des trois mois de chômage. Là, il faut commencer à se faire à l’idée que ça ne va pas être aussi facile qu’on nous a dit. On oscille entre hyperactivité et déprime. La couette est notre meilleure amie.
Manquerait plus que la période des trois mois coïncide avec le début de l’hiver pour vouloir simplement ne faire qu’un avec son matelas. Et pour la première fois, on se pose cette question :
« Où est-ce que j’ai merdé ? »
Ça devient un leitmotiv, un truc qui nous suit même dans notre sommeil le plus profond. Rien de pire que de se lever avec ce sentiment d’échec. Se mêle à cela le sentiment d’injustice car on se raisonne, évidemment :
« Non, j’ai tout fait comme on m’a dit. On m’a dit : “Fais de longues études, parle plusieurs langues, forme toi avec des stages.” »
Tout ça, j’ai fait. Heureusement (oui, c’est affreux à dire), on se rassure en se disant qu’on a plein de potes jeunes autour de soi qui triment aussi. On n’est pas un cas isolé, loin de là. Le réconfort trouvé dans la misère de l’autre. Le sentiment de culpabilité qui nous envahit.
Où est-ce que j’ai merdé ? C’est comme se faire larguer…
Passé six mois, on commence à considérer l’inconsidérable. Pourquoi ne pas faire un doctorat ? Ça repoussera l’échéance de l’entrée sur le marché du travail. Oui, mais n’est-ce pas reculer pour mieux sauter ? !
On considère différentes options, on élargit la fenêtre des possibilités, on revoit à la baisse nos attentes. Un CDD mi-temps payé au smic, pourquoi pas ! De toute façon les offres ne tombent pas du ciel.
Où est ce que j’ai merdé… Est-ce simplement un concours de circonstances, un mauvais timing, la crise ?
Le problème, c’est que lorsqu’on est confronté au chômage, c’est comme quand on se fait larguer. La première réaction, c’est de se dire : « Qu’est ce que j’ai fait de mal ? » Et il faut du temps pour comprendre qu’on n’est pas forcément l’unique responsable de cette situation.
Surtout, ne pas devenir l’amie que l’on n’invite plus
Ce soir, j’ai beau me dire que je ne suis pas responsable de cette situation, que je fais tout mon possible pour retrouver un boulot – j’ai même un « mindmap », placardé au mur, où je couche toutes mes idées de contacts, de pistes de travail, de personnes à contacter –, je me demande pour encore combien de temps je vais vivre dans cette instabilité permanente.
Sans savoir planifier, penser au futur, imaginer des vacances, vivre une histoire d’amour qui ne vire pas au cauchemar à cause du stress de cette situation empoisonnée.
Et je me demande aussi, surtout, combien de temps il me reste avant que je ne devienne l’amie que l’on n’invite plus car elle est obsédée par le sujet de l’emploi des jeunes, de la précarité, des stages abusifs…
Combien de temps avant que ma vie sociale se résume à zéro ?
Un vaste mouvement social s’installe en Espagne, à la veille des élections
Des milliers de jeunes Espagnols, en colère contre le taux de chômage qui dépasse les 21% dans leur pays, manifestent voire campent dans la rue depuis plusieurs le 15 mai.
Ce mouvement, qui se développe à l’approche des élections municipales de dimanche, marque un tournant en Espagne où, jusqu’à présent, la population a rarement manifesté contre le chômage, qui touche 45% des jeunes.
La majeure partie des manifestants sont des jeunes, issus de ce que le Fonds monétaire international a appelé la «génération perdue» espagnole. Ce sont eux qui ont organisé le mouvement appelé tomalaplaza (Occupe la place) ou Democracia real ya (Une vraie démocratie maintenant) appelant à occuper la place centrale des villes du pays et en coordonnant leur action via les réseaux sociaux et via Twitter.
Philosophie :
Ces deux sujets sont poignants préoccupants mais doivent contribuer à nourrir la réflexion surtout au travers d’un troisième sujet qui a bousculé et inondé l’actualité de la semaine avec l’affaire dite « Strauss Khan ».
La crise économique qui touche nos pays depuis trois ans transforme le regard que nous pouvons avoir sur l’avenir. Les décisions des « décideurs », la réussite économique ou pas! les pactes de solidarité, la liberté économique ou l’économie régulée. Espagne = 20% de chômeurs et 43 % chez les jeunes de moins de 30 ans. Salaire minimum 575 Euro.
Pour celles ou ceux qui s’attachent a suivre l’actualité, ils peuvent sans doute se souvenir des réussites de cette Espagne libérale qui naviguait voilà quelques années avec une croissance supérieur à 3 % , un taux de chômage très faible, une flambée de l’immobilier. A l’époque nous recevions nous Français des leçons de libéralisme économique et les critiques s’abattaient sur nos stratégies de gestion à la Française basée sur la solidarité et la nécessité de ne pas tomber dans le tout libéral. Les gouvernements passent en France comme ailleurs mais néanmoins une tradition persiste consistant à défendre un cadre de vie social et professionnel en limitant l’impact d’une crise économique. Cela n’empêche pas et n’a pas empêché des délocalisations mais nous pouvons constater que nous ne sommes pas dans le contexte de ces pays du sud ou la cigale chante pendant que les fourmis travaillent.
D’ailleurs souvenez vous ni l’Irlande ni l’Espagne ni d’autres n’ont partagé les dividendes de leur croissance. Pourtant dans notre vieille terre de France si jalousée tant attaquée nous avons gardé quelques principes qui après tout ne sont pas si mauvais car aujourd’hui nous devons pallier aux cris des cigales. Cela correspond à un équilibre pour la société mais cela n’enlève en rien des difficultés qui touchent notre population, chômage, jeunesse etc etc.
Force est de constater que ces états gérés souvent par des socialistes subissent aujourd’hui de plein fouet une crise alors que leurs dirigeants respectifs vivent dans un bien être confortable. Imaginez d’ailleurs que celui dont on parle depuis une semaine, peut se permettre de bénéficier d’un appartement à NewYork, d’une remise en liberté sous caution du paiement d’une facture de 200 000 dollars mensuel pour les frais de surveillance, d’une villa de 5 millions d’Euro aux Etats Unis, de plusieurs appartements à Paris, d’une villa au Maroc et pire d’une prime de fin de fonction au FMI de 250 000 dollars…. C’est beau le socialisme, n’est ce pas !
En conclusion, ce qui me gène dans ces affaires, c’est de voir des gens qui font croire qu’ils peuvent représenter des valeurs. La gauche la droite ! Personne n’a le monopole du coeur. Mais comment des élus peuvent ils s’autoriser à faire croire qu’ils peuvent représenter un univers de gauche traditionnellement social. Chacun aura compris dans ces affaires que le mystère n’existe plus. Les gens de gauches sont riches souvent très riches. Cela n’est pas déshonorant mais pourquoi voudrait i’ il s’attribuer « la part des pauvres, des moyens ou encore de cette France profonde ».
Sur le rapport avec l’argent, il semble évident que les élus de gauche ,n’ont aucune leçon à donner. C’est une évidence , tant ils peuvent naviguer dans la richesse. A l’inverse l’exemple Espagnol prouve que la politique de gauche a pour conséquence d’avoir un chômage de 20 % et de 40 % chez les jeunes en liquidant les finances publiques.
Au 16 ème siècle on déclarait déjà ouvertement « Il faut prendre l’argent là ou il se trouve c’est à dire chez les pauvres. Certes les pauvres n’ont pas beaucoup d’argent , mais ils sont nombreux ».