L’art Français de la guerre
Franz-Olivier Giesbert. Le Point.
L’art Français de la guerre
Franz-Olivier Giesbert. Le Point.
Rien ne vaut la guerre, rien ne vaut une campagne électorale pour rendre plus débilitant encore le débat politique. Au point où il est tombé, ces jours-ci, il ne peut que s’élever, mais ne rêvons pas, on se ferait du mal. Sur le nucléaire, la gauche et la droite se livrent à un lamentable concours de formules à l’emporte-pièce. Sur les questions de sécurité, on touche carrément le fond, pour rester poli. Sans parler de la sempiternelle polémique sur le droit de vote des étrangers, qui ressort avant chaque scrutin présidentiel et où chacun reprend toujours les mêmes arguments éculés. Patience, ça va durer encore près de six mois comme ça. À quelques exceptions près, nos politiciens donnent le sentiment de vouloir donner raison à un grand philosophe du XXe siècle qui les jugeait ainsi : « La moitié sont bons à rien. L’autre moitié sont prêts à tout » (Coluche). Dans son dernier livre (1), un petit bijou, Edgar Morin remet au goût du jour la formule d’un philosophe de l’Antiquité cette fois, Héraclite, qui disait : « Sans l’espérance, tu ne trouveras pas l’inespéré. » Espérons donc que les vrais problèmes seront abordés au cours de la campagne qui commence. Le keynésianisme et l’ultralibéralisme n’étant plus que des vieilles lunes qui n’abusent plus que de rares gogos, il s’agit désormais de réfléchir aux solutions pour résorber la dette ou pour refonder l’Union européenne. Il faut tout changer et ce n’est pas une histoire de gauche ou de droite. C’est pour ouvrir ce grand débat que nous avons donné la parole à Emmanuel Todd, historien, démographe et prophète à ses heures. |