Nicolas Sarkozy presse les maires de lutter contre les déficits

Nicolas Sarkozy a pressé mardi les collectivités locales d’assumer leur part dans la lutte contre les déficits, déclarant que l’Etat ne pouvait réussir seul dans cette politique.

Intervenant à la tribune du 93e congrès annuel des maires de France, il a aussi justifié la réforme des collectivités territoriales votée au terme de débats animés, tentant de répondre aux craintes qu’elles suscitent chez les élus locaux.

« Est-ce que vous pensez que vos concitoyens ont envie de se retrouver dans la situation de la Grèce, de l’Irlande ou d’autres pays ? Est-ce que vous pensez qu’ils nous féliciteraient si on était obligé de faire la quête sur les marchés internationaux si notre dette était dégradée », a-t-il dit dans une allusion aux plans de sauvetage européens mis en oeuvre pour Athènes et Dublin.

S’il a présenté la France comme un des « deux pays solides de l’Europe » avec l’Allemagne, il a estimé qu’elle n’était pas guérie de « la maladie des déficits et de l’endettement » et qu’elle ne pouvait s’en sortir qu’en agissant sur les dépenses de l’Etat, qui contribuent à 35% de la dépense publique.

« Il n’y a pas d’un côté le contribuable national et de l’autre côté le contribuable local, c’est le même, d’un côté la mauvaise dette, celle de l’Etat, de l’autre les bonnes dépenses, celles des collectivités ».

« Nous devons apprendre à vivre dans un monde où la ressource n’est plus infinie et où l’utilisation de l’argent public doit sans cesse être repensée », a-t-il encore dit.

L’État peine à payer ses fonctionnaires

On pensait que cela ne pouvait arriver que dans les pays les plus en difficultés de l’Union européenne. Mais c’est bien l’Etat français qui rencontrerait des difficultés à payer ses fonctionnaires en décembre. La commission des Finances du Sénat s’inquiète dans un communiqué publié mercredi soir de ce que Bercy cherche 930 millions d’euros pour régler ses factures de personnel à la fin de l’année. Huit ministères sont concernés, dont l’Éducation nationale, la Défense et le Budget.

Pas d’inquiétude, les salariés de l’Etat seront payés. L’Etat va ouvrir «en urgence» des «autorisations d’engagement» à hauteur de 1,39 milliard d’euros et des crédits de paiement pour 1,14 milliard, expliquent les sénateurs dans un communiqué, «dont 930 millions d’euros seront destinés à couvrir des dépenses de personnel». Ces dépenses seront compensées par des annulations de crédits dans d’autres postes du Budget et n’aggravent donc pas le déficit, précise la commission des Finances du Sénat.

Ce dérapage résulte, selon les sénateurs, «de départs en retraite inférieurs aux anticipations, mais aussi de surcoûts associés à des mesures catégorielles dont la multiplicité conduit à douter de la consistance réelle des efforts de maîtrise de la masse salariale de l’État». Et les élus de la chambre haute de dénoncer la répétition «très préoccupante» de ce genre de dérives budgétaire, à cause d’une sous-estimation des besoins financiers de l’État.

Le ministère du Budget, contacté par Le Figaro.fr , n’était pas en mesure de commenter ces informations dans l’immédiat. L’Éducation nationale a récemment été épinglée par la même commission des Finances du Sénat qui a retrouvé 20.359 emplois supplémentaires .

François Baroin a annoncé le 17 novembre que le déficit de l’État serait ramené à 149,7 milliards d’euros en 2010,au lieu de 152 milliards initialement prévus .

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