Comment survivre à Halloween ?
La fête d’Halloween, importée en France dans les années 90, remporte un franc succès auprès des enfants. Mais comment faire quand on n’y connaît rien à Halloween ? Quelles sont les choses à savoir absolument ? Petit guide à l’usage des débutantes. Par Camilla Gallapia
A l’origine : une légende celtique Halloween est une fête païenne d’origine celtique, importée en Amérique du Nord au XIXe siècle par les immigrants anglo-saxons. La légende raconte que les mauvais esprits profitaient de ces longues nuits pour venir hanter les braves gens. Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, les enfants déguisés en personnages effrayants frappent aux portes des maisons en criant : Trick or treat ! (Des bonbons ou une farce) et remplissent ainsi leurs sacs de friandises. Cette fête très populaire au Canada et aux Etats-Unis donne lieu à de grandes réjouissances où l’on peut voir fleurir partout des décorations faussement macabres. La citrouille en est le symbole principal : les enfants la creusent pour en faire des têtes de « Jack O’ Lantern », personnage maléfique qui a vendu son âme au diable. Ils mangent ensuite les graines et la chair sous forme de tartes ou de gâteaux. Mais qu’en est-il en France ? Tout a commencé par une opération marketing. En 1997, France Telecom lance une campagne publicitaire pour un nouveau forfait téléphonique au cours de laquelle des citrouilles sont distribuées à Disneyland Paris. Le succès est immédiat et les commerçants s’emparent de l’aubaine : décorations et déguisements apparaissent comme par enchantement dans les vitrines, ravissant pour un temps les enfants friands de spectres et de monstres poilus. Finalement, l’aspect trop commercial de cette fête en France et son faible enracinement culturel auront raison des citrouilles en plastique et autres chauves- souris en papier. Pour Céline, professeur des écoles en région parisienne, « Halloween est une fête trop artificielle. Dans l’école dans laquelle j’enseigne, on ne fait rien à cette occasion. On préfère fêter Carnaval ». Cependant, quelques irréductibles comme Stéphanie, 33 ans continuent à jouer le jeu : « J’habite un petit village de la Loire et, tous les ans, les parents s’organisent pour accompagner un groupe d’une dizaine d’enfants faire la tournée des bonbons. Les parents se déguisent aussi et les enfants sont ravis ». Pour Fabienne, 37 ans et mère de quatre enfants, c’est « une occasion pour nos enfants de faire la fête avec leurs copains. Dès lors, pourquoi les priver ? » Comment réagir si des enfants sonnent à la porte ? La difficulté avec Halloween, c’est qu’on ne peut jamais être certaine que des enfants vont vraiment sonner à la porte. Une chose est sûre cependant : en cas d’oubli, affronter leur air méprisant quand on leur propose les réglisses de Mémé Paulette, retrouvées dans un tiroir faute de mieux, nous dissuade d’oublier l’année suivante. C’est le cas d’Emilie, 32 ans, qui a retrouvé la façade de son pavillon couverte de jaunes d’œuf : la malheureuse avaient oublié de prévoir des bonbons et les petits monstres le lui ont fait payer ! Si vous avez décidé de participer cette année, n’hésitez pas à installer une petite pancarte amusante sur votre porte, invitant les lutins et autres farfadets à venir frapper pour avoir des sucreries. Mais encore faut-il savoir quelles sucreries choisir… Quels bonbons sont à la mode ? Ne nous voilons pas la face : les bonbons sans sucre ajouté, à la pomme bio et issus du commerce équitable n’intéressent pas nos enfants. Ce qu’ils aiment, c’est le chimique, l’industriel, les bonbons qui laissent la langue bleue, la poudre qui crépite dans la bouche, les sucettes qui se transforment en chewing-gum… Bref : si ce n’est pas pour votre progéniture, laissez tomber vos convictions « nutritionnellement correctes » le temps d’une soirée, vous ferez des heureux. Comment ne pas passer pour une radine (et leur donner assez de bonbons) ? Un autre problème à anticiper est : quelle quantité de bonbons dois je distribuer ? Le sujet est délicat et il s’agira ici de ne pas commettre d’impair. Il faut donc tenir compte : – Du nombre d’enfants à contenter : si vous donnez plus à Karim qu’à Matéo, il y aura forcément conflit. Une exception à cette règle toutefois : si la mère du petit Karim est l’institutrice de vos chères têtes blondes, n’hésitez pas, donnez tout le paquet à Karim ! – Du nombre de bonbons achetés : c’est du simple bon sens. Si vous donnez tous les bonbons d’un coup, quid des petits suivants qui viendront sonner ? – Enfin, de la taille du bonbon : essayez donc de donner généreusement trois Dragibus au mini-Frankenstein qui se campe devant vous et vous risquez de retrouver votre boîte aux lettres mystérieusement taguée « espaisse de radine » un beau matin. Comment rester sereine ? Si vous êtes vous-même l’heureuse propriétaire de bambins qui frétillent à l’idée de participer à la tournée des bonbons, il y a toutefois quelques règles simples à observer : – Ne laissez jamais vos enfants y aller seuls : organisez-vous avec d’autres parents de votre connaissance pour les encadrer. Malheureusement, les monstres ne sont pas toujours ceux qui portent le déguisement. – Dans la mesure du possible, essayez de privilégier le maquillage au masque : il permet une meilleure visibilité, ce qui est plus prudent quand il s’agit de traverser une route de nuit. – Si des enfants frappent à votre porte, veillez à ne pas les laisser entrer et à leur donner les bonbons sur le palier. Mieux vaut éviter les suspicions déplacées. – Des rumeurs persistantes font état tous les ans de bonbons empoisonnés : celles-ci n’ont jamais été vérifiées. Si vous êtes inquiète, rien ne vous empêche d’en goûter quelques-uns. Si toutefois vous parvenez à vous arrêter… Vous voilà maintenant parée pour faire face à une armée de petits monstres déguisés. Et si d’aventure aucun ne passait, parions que vous saurez quoi faire de tous ces malheureux bonbons délaissés !