

Les antennes la téléphonie et la santé…
Publié par HettangePassion dans Sœtrich, les cités...Le Républicain Lorrain du 23/04/09 a longuement abordé le sujet des antennes, dans le cadre de la réunion organisée par le Ministère. Voir les articles ci dessous.
DOSSIER
Le « Grenelle des antennes »rassemble une cinquantaine de représentants des opérateurs, des usagers, des collectivités locales et de l’Etat autour de la ministre de la santé Roselyne Bachelot et des secrétaires d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet (Economie numérique) et Chantal Jouanno (Ecologie).
Il s’agit de faire le point sur les connaissances scientifiques et sur les réglementations en vigueur. La question de l’impact sanitaire des ondes divise les experts et si rien n’est prouvé, les craintes se font de plus en plus nombreuses. Les cas de particuliers se plaignant de maux de tête, de vertiges et de vomissements se multiplient.
Un vrai casse-tête pour les opérateurs auxquels l’Etat impose de couvrir la quasi-totalité du territoire mais qui viennent d’être condamnés ces derniers mois à trois reprises au démontage de leurs équipements. Chantal Jouanno souhaite « que sur la partie antennes, on nous clarifie les choses ».
Y a-t-il danger pour la santé ?
Les experts restent très partagés sur les effets éventuels de la téléphonie mobile sur la santé. Un certain consensus se fait autour des portables alors que la situation est très polémique autour les antennes. Des études, menées dans le cadre de l’enquête Interphone sur les cancers de la tête, conduite dans 13 pays, confirment partiellement le doute.
Ainsi en Grande-Bretagne et dans les pays scandinaves on a constaté un risque de gliome (tumeur cérébrale) « significativement accru » après utilisation d’un portable pendant 10 ans. En Israël, on a relevé une augmentation du risque des tumeurs de la glande parotide (une des glandes salivaires). Mais « aucun effet génotoxique n’a été mis en évidence chez l’animal », affirme le Pr Denis Zmirou.
Pour les antennes-relais, les études, plus rares, sont objets de vives controverses. La plupart s’intéressent aux effets thermiques des ondes et affirment que les antennes de téléphonie mobile ont moins d’effet sanitaire que les antennes de radio ou de télévision mais elles sont souvent plus proches. Si le Pr Dominique Belpomme, cancérologue, dit constater une multiplication des cancers des glandes salivaires à proximité des antennes, l’Organisation mondiale de la santé n’y voit que « le simple fait du hasard »
Mission impossible
Le Grenelle des antennes organisé après plusieurs décisions de justice ordonnant le retrait des antennes relais traduit une forme de panique du gouvernement face à un risque d’épidémie procédurière qui mettrait en péril la généralisation prévue de la téléphonie mobile. De surcroît, la table ronde entre pouvoirs publics, élus, associations, partenaires sociaux, opérateurs et représentants des agences sanitaires apparaît bancale dès lors que, dans sa lettre de mission envoyée Roselyne Bachelot, François Fillon affirme que « l’hypothèse d’un risque » sanitaire lié aux antennes-relais « ne peut-être retenu».
Avec cet a priori sur l’objet central de la polémique, l’objectif gouvernemental de ramener « de la sérénité » sur le danger potentiel de la multiplication des ondes dans notre environnement est déjà sérieusement compromis. Car si le gouvernement s’appuie sur un avis contesté de l’Académie des Sciences sur la non-nocivité des antennes-relais son rapporteur étant également conseiller d’un des principaux opérateurs de téléphonie le principe de précaution s’est imposé dans les tribunaux saisis par les associations.
L’erreur que le gouvernement cherche à réparer est d’avoir sciemment omis d’encadrer le développement de la téléphonie mobile afin d’éviter des peurs peut-être irrationnelles en termes de risques sanitaires, mais prévisibles après le mensonge d’Etat sur les effets en France de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Les occasions manquées sont légion, d’une dizaine de propositions de loi émanant de la droite comme de la gauche jamais mises à l’agenda du Parlement, jusqu’au récent retrait du programme du Grenelle II de l’environnement de la question des antennes-relais.
Au Grenelle des ondes, le gouvernement est l’allié objectif des opérateurs, dont un quatrième auquel il vient d’accorder une licence, avec, comme pour les autres, l’obligation légale d’une couverture complète du territoire, donc l’installation de nouvelles antennes-relais. Dans ce contexte, le consensus recherché à ce nouveau Grenelle relève de la mission impossible.