Euro 2016 – La France dans le vif du sujet

Le dépôt des candidatures à l’organisation de l’Euro 2016, ce lundi à Nyon au siège de l’UEFA, marque le début d’un match à trois entre la France, la Turquie et Italie. Un de ces trois pays organisera l’événement majeur de l’année 2016. Forces et faiblesses des trois dossiers.

. FRANCE

La France ne manque pas d’atouts en termes d’infrastructures, de transports et d’hôtellerie, apparaissant comme le favori légitime. La vétusté de ses stades a longtemps constitué le point faible de son dossier mais elle s’est lancée dans un vaste programme de construction et de rénovation dans les 12 sites sélectionnés (Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Saint-Etienne, Lyon, Lille, Lens, Strasbourg, Nancy, Paris et Saint-Denis, 9 villes titulaires, 3 de réserve) avec un soutien financier de l’Etat (150 millions d’euros). « A côté du Stade de France, il y aura quatre stades neufs -Lille, Lyon, Bordeaux, Nice- ce qui n’était pas arrivé depuis des décennies », a assuré Jacques Lambert, directeur général de la Fédération française de football (FFF). La mobilisation et l’engouement populaires seront aussi déterminants aux yeux de l’UEFA. Une « grande opération nationale de soutien à la candidature » est donc prévue le 1er mai dans toute la France, à moins d’un mois du verdict final.

. TURQUIE

Les Turcs, candidats malheureux à l’organisation de l’Euro en 2008 et 2012, peuvent compter sur un soutien sans faille de l’Etat, garant des investissements et co-financeur pour la construction des stades ainsi que de divers projets connexes. Et ce sont justement les enceintes sportives qui constituent le volet le plus ambitieux de leur dossier. Seules trois des arènes désignées existent déjà: le stade olympique Atatürk à Istanbul (78.OOO places, achevé fin 2001 et breveté « cinq étoiles » par l’UEFA), le Kadir Has de Kayseri (centre, 33.000 places), et celui d’un des trois grands clubs stambouliotes à choisir entre la Türk Telekom Arena de Galatasaray (53.000 places, achèvement prévu en octobre 2010), le Sükrü Saraçoglu de Fenerbahçe (54.000 places) et l’Ismet Inönü de Besiktas (32.000 places).

Les six autres stades ne sont pas encore sortis de terre et seront entièrement neufs. Parmi les villes retenues figurent les cités côtières d’Izmir (ouest) et d’Antalya (sud), la capitale Ankara et l’industrieuse Bursa (nord-ouest). La décision reste en suspens pour deux villes, à choisir entre Eskisehir (nord-ouest), Adana (sud), Sanliurfa (sud-est) et Trabzon (Trébizonde/nord-est). En ce qui concerne les capacités hôtelières, si les régions touristiques sont bien pourvues (Istanbul, Antalya), certaines villes anatoliennes manquent d’hôtels de classe internationale. Au niveau des transports, Istanbul s’est récemment dotée d’un nouveau terminal d’aéroport, un tram dessert désormais le stade Atatürk et un train rapide relie la métropole à Ankara. Mais beaucoup reste à faire pour améliorer les connections entre les villes anatoliennes.

. ITALIE

L’Italie dispose des infrastructures de transport nécessaires à l’organisation de l’événement. Il y a des aéroports dans toutes les villes retenues, à part Udine, desservie par l’aéroport de Trieste à environ 80 km. Des trains à grande vitesse couvrant le nord et le centre de la Péninsule ainsi qu’un réseau routier développé permettent de parcourir rapidement les distances par ailleurs raisonnables entre les villes. Pas de gros soucis également sur le plan de l’hébergement pour ce pays touristique, habitué à l’accueil régulier de vacanciers.

Le mauvais état des stades constitue en revanche le principal point faible de la candidature italienne. Mal équipés, mal desservis et globalement vétustes malgré leur grande taille, ils ne possèdent pas les critères requis pour recevoir un tournoi de dimension internationale. Hormis le stade Olympique de Rome, celui de San Siro à Milan et le futur stade de la Juventus à Turin, actuellement en construction, les enceintes, pourtant remis à neuf pour la Coupe du monde 1990, nécessitent de gros travaux en terme d’accueil et de sécurité. Autre écueil, la violence dans les stades. Les affrontements entre tifosi, entre eux ou contre la police, ne sont pas rares même si les pouvoirs publics ont renforcé la prévention après les morts tragiques d’un policier à Catane et d’un fan de la Lazio en 2007-2008

Les commentaires sont désactivés.


© Copyright 02/2009 HettangePassion. Tous droits réservés.