Telle fut, après la seconde guerre mondiale, la formule de ceux qui comme Schuman , décidèrent de refonder l’Europe sur ses décombres. Ce sont les mêmes mots qui viennent à l’esprit après la dégradation de la France par l’agence de notation Standard Poor’s’. Certes la perte du triple A provoquera fatalement une hausse des taux d’intérêts, donc des difficultés dans les entreprises entrainant une hausse du chomage, mais on ne peut exclure qu’elle déclenche aussi un sursaut en ouvrant les yeux des Français sur l’insanité des politiques publiques depuis trente ans.
Il y a longtemps que nous dénonçons l’irresponsabilité des gouvernements qui, depuis 1980, financent le modèle social Français par le déficit et l’endettement, empruntant toujours plus pour payer nos retraites., notre protection sociale ou les 35 heures, cette usine à gaz permettant de travailler moins sur le dos des générations futures qui devront payer l’addition le jour venu.
On répondait que le retour à la croissance boucherait les trous, nous voyons le résultat. Aujourd’hui sur la question des déficits publics, SARKOZY, HOLLANDE, BAYROU sont tous prêts à dégraisser le mammouth et parlent presque la même langue.
Ils ont remisé les bottes du Père Noël qui jusqu’alors faisaient partie de l’attirail du parfait candidat. Voilà une bonne nouvelle…..
Il a fallu quelques semaines de campagne électorale pour que l’Allemagne devienne la référence. économique , le modèle indépassable, le rêve Français.
Il est permis de ricaner, mais c’est la preuve que les Français sont peut être en train de devenir intelligents. En tout cas réalistes. Ils ont compris que notre pays à intérêt à se réindustrialiser au lieu d’accepter le nivellement par le bas que lui impose la mondialisation. L’antigermanisme primaire est toujours un filon pour les politicards de basses eaux, mais comme disait l’autre , ça eut payé.
Les compteurs du faux modèle allemand n’arrivent au demeurant plus à convaincre. Ils prêtent même à rire. La grande leçon de l’allemagne au cours des dernières années est de nous avoir appris qu’il faut cesser de se raconter des histoires sur des relances de la croissance sans lendemain et donner la priorité au moins pendant un temps à la production sur la consommation.
Quand il est arrivé au pouvoir Nicolas Sarkozy regardait avec les yeux de chimène vers la Grande Bretagne qui se goinfrait alors avec l’argent facile de la city. Heureusement le Président français on est revenue et mène à présent campagne bras dessus bras dessous avec Angela Merkel les yeux rivés de l’autre côté du Rhin en célébrant les réformes de l’ancien chancelier Schroeder. Tout permet de penser que le prochain président travaillera à remettre en selle notre industrie. Ce sera la bonne nouvelle de 2012.
Par exemple, dés 2007, alors que , pour reprendre , l’expression de François Fillon, la France était déjà en faillite.
C’est , à la vérité, le seul reproche que l’on puisse faire au traitement de choc de Nicolas Sarkozy et que celui ci à annoncé aux Français.: il est toujours bienvenu, mais il arrive tard. L’augmentation de la TVA à certes des effets pervers. , mais c’est l’un des meilleures solutions possibles pour remplir les caisses vides de l’état. en améliorant la compétitivité des entreprises. Quant à la suppression des 35 heures aberration Française, , elle s’ imposait depuis longtemps, car la France ne peut indéfiniment continuer à travailler moins en s’endettant plus pour payer les aides qui permettent aux entreprises de soutenir le choc.
Jusqu’à présent le président semblait prisonnier comme la droite et la gauche depuis des lustres de l’ idéologie radicale socialiste selon laquelle tout finit par s’arranger.
Surtout si on ne fait rien en laissant agir la croissance qu’il suffit de décréter et qui, ensuite comble les déficits creusés par les promesses de campagne. On voit ou ce genre de pratique nous a menés. ………
Dans le monde d’après la crise, L’Europe peut être dominante. A condition de…
Comme le naufrage du Titanic, le 15 avril 1912, annonça l’engloutissement de la domination européenne dans la guerre de 14-18, la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, ou la dégradation de la note des Etats-Unis par Standard & Poor’s signeront peut-être aux yeux de l’Histoire la fin de l’empire américain. Derrière la grotesque loterie bricolée par les agences de notation, dont les triples A, les + et les – nous promènent des cahiers de calligraphie de l’école maternelle aux concours de dégustation d’andouillettes, se joue le nouveau tempo de l’humanité. Le centre de gravité du monde se déplace, tout est possible.
REUTERS/Thierry Roge
Dans la brume matinale du XXIe siècle, un scénario éblouit déjà les prophètes à six sous et les géopoliticiens de l’évidence: le triomphe total de la Chine, posant un couvercle de bronze sur la marmite de la planète, avec des cheminées d’or entre Shanghai et Pékin. Après avoir envahi l’Occident avec l’infanterie de ses produits manufacturés, la Chine, profitant de la défaillance de son débiteur américain, va déployer sa cavalerie financière, jouer de sa monnaie comme d’une arme et sculpter dans sa planche à billets le sceptre de sa domination mondiale.
Chaque continent sera affecté à une tâche précise. L’Afrique ? Un gisement de matières premières. L’Europe ? Un musée à ciel ouvert. Les Amériques ? Des réservoirs de consommateurs. Le reste de l’Asie ? Un entrelacs de sous-traitants.
Première puissance mondiale, l’Europe unie pourra favoriser l’épanouissement des valeurs démocratiques et la gestation d’un Parlement mondial
Il est une autre voie pour l’avenir, dont chacun se gausse, par fatalisme et nihilisme mêlés: l’ascendant de l’Europe. Population, matière grise, richesses, infrastructures, stabilité démocratique, monnaie forte, protection sociale… Les muscles de l’Union, et notamment de la zone euro, sont puissants, accrochés à un squelette d’expérience et de sagesse calcifié par des siècles de grandeurs et d’erreurs. L’Europe n’a plus besoin ni d’envahir ni d’exploiter quiconque, et saura exercer un magistère d’influence et d’exemplarité. Première puissance mondiale, l’Europe unie pourra favoriser l’épanouissement des valeurs démocratiques et la gestation d’un Parlement mondial, instance d’arbitrage universelle et garant de la paix planétaire. Alors, on pourra parler de fin de l’Histoire, c’est-à-dire de fin du tragique.
Pour que l’Europe accomplisse ce destin, il suffit d’une volonté politique. Pas seulement celle des dirigeants, aujourd’hui petit bras et courte vue face à la crise, mais aussi celle des peuples. Il faut que tous les Européens, à commencer par les jeunes, s’arrachent aux douceurs lénifiantes du crépuscule, cessent de commenter leur déclin d’une plainte complaisante et chassent élus et intellectuels qui indiquent la route du cimetière. Dans cette compétition qui s’ouvre entre elle et la Chine, entre le doux leadership et l’hégémonie par la quantité, l’Europe a une chance sur mille de l’emporter ; c’est pourquoi il faut la tenter sans tarder.
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Il faudra que ses ennemis attendent encore avant d’entonner le De profundis : tout est toujours possible en politique et, même si sa situation peut paraître désespérée, Nicolas Sarkozy est en mesure de la retourner.
Les politiques sont comme le Christ : ils ressuscitent volontiers. En tout cas, tant qu’ils ne sont pas sous plusieurs mètres cubes de terre, ils ne meurent pas. Certains passent leur vie à ressusciter, même si ça ne leur réussit pas forcément.
Il ne fallait évidemment pas croire Nicolas Sarkozy quand, avant son élection, il jurait, croix de bois, croix de fer, qu’il ferait un seul mandat. Comme tous ses prédécesseurs, hormis de Gaulle, il se verrait bien à l’Élysée jusqu’à la nuit des temps, voire encore après.
Ces gens-là ne sont prêts à quitter le pouvoir que sur une civière ou dans un cercueil. C’est pourquoi Sarkozy va tout faire pour rebondir. Il a au moins quelques atouts, dont les moindres ne sont pas son charisme, son inventivité, son culot, son bagou et sa confiance en soi.
Après, tout dépendra du talent de ses adversaires. Tant il est vrai qu’une élection, on l’oublie trop souvent, ça ne se gagne pas seulement : ça se perd…
Commentaires fermés sur Edito: Ces gens là ne meurent jamais.
Rien ne vaut la guerre, rien ne vaut une campagne électorale pour rendre plus débilitant encore le débat politique. Au point où il est tombé, ces jours-ci, il ne peut que s’élever, mais ne rêvons pas, on se ferait du mal. Sur le nucléaire, la gauche et la droite se livrent à un lamentable concours de formules à l’emporte-pièce. Sur les questions de sécurité, on touche carrément le fond, pour rester poli. Sans parler de la sempiternelle polémique sur le droit de vote des étrangers, qui ressort avant chaque scrutin présidentiel et où chacun reprend toujours les mêmes arguments éculés. Patience, ça va durer encore près de six mois comme ça. À quelques exceptions près, nos politiciens donnent le sentiment de vouloir donner raison à un grand philosophe du XXe siècle qui les jugeait ainsi : « La moitié sont bons à rien. L’autre moitié sont prêts à tout » (Coluche). Dans son dernier livre (1), un petit bijou, Edgar Morin remet au goût du jour la formule d’un philosophe de l’Antiquité cette fois, Héraclite, qui disait : « Sans l’espérance, tu ne trouveras pas l’inespéré. » Espérons donc que les vrais problèmes seront abordés au cours de la campagne qui commence. Le keynésianisme et l’ultralibéralisme n’étant plus que des vieilles lunes qui n’abusent plus que de rares gogos, il s’agit désormais de réfléchir aux solutions pour résorber la dette ou pour refonder l’Union européenne. Il faut tout changer et ce n’est pas une histoire de gauche ou de droite. C’est pour ouvrir ce grand débat que nous avons donné la parole à Emmanuel Todd, historien, démographe et prophète à ses heures.
La politique est l’art du mouvement, donc des surprises. Mais dans chaque campagne présidentielle, il y a toujours un moment , généralement dans la seconde quinzaine de janvier ou les choses semblent se figer. EN 1995, on saviat à la même période que Chirac allait gagner, en 2002 que Jospin devait perdre, en 2007 que Sarkozy serait le prochain président.. En cette seconde quinzaine de janvier, c’est ce moment que nous sommes en train de vivre , avec un Hollande au firmament: dimanche lors du meeting au Bourget , il a su rassembler son camp, c’est a dire la gauche, sans rien renier de sons réalisme économique ni de sa foi européenne.
Un artiste. Avec ça, habile , éloquent et modeste.. Rien n’est encore joué, et tout est toujours possible pour Sarkozy comme pour Bayrou., mais Hollande à pris cette semaine une sérieuse option sur la suite.
Qu’est ce qui pourrait enrayer sa marche ? Un évènement sismique ou tout simplement la percée d’un candidat qui dirait , enfin la vérité aux Français.
Certes, il parait que les Français ont besoin d’espérer plus que de vérité.
Mais c’est la guerre de raisonnement qui a fait d’eux, si l’on en croit les sondages, le peuple le plus pessimiste du monde.
Comment en sommes nous arrivés là !
A en croire la plupart des candidats, ce serait la faute aux marchés, à l’absence de barrières douanières , à la crise financières de 2008 à la satanique Europe, , à la Chine, ou à la pauvre Angela Merkel qui n’en peut rien.
Chacun son bouc émissaire,. Mais tout le monde sait que la réponse c’est nous, notre incurie et notre impéritie. Quand on en aura tous conscience , le sursaut sera assuré……….
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Commentaires fermés sur Edito. le moment Hollande.
Une des grandes constantes de la profession journalistique est de considérer que l’avenir est du présent qui se perpétue. C’est ce qui explique qu’elle se trompe aussi souvent. Elle n’est pas suffisamment consciente que quand elle n’est pas tragique l’histoire est, pour paraphraser Shakespeare, une histoire racontée par un fou ou un idiot. C’est ainsi que la bonne presse avait naguère annoncé sur la foi des sondages, la victoire programmée de Balladur sur Chirac ou de Jospin sur Chirac. Cette fois elle risque le collapsus: la conjoncture économique aidant nous ne sommes pas à l’abri de surprises et
de retournements, une nouvelle déflagration financière pourrait changer la donne. Elle pourrait profiter à Nicolas Sarkozy toujours à son meilleur dans les situations de crises. , aussi bien qu’à Hollande incarnation vivante du consensus social ou à Bayrou qui, à coups de prophéties vérifiées sur l’état économique du pays, s’est sculpté un personnage à mi chemin entre Churcill et Barre. En attentant, il est frappant de constater que le débat n’a pas encore commencé sur l’essentiel, c’est à dire nos finances publiques. La campagne n’arrive pas à s’élever au dessus de la « salméquisation » parce que a tout prendre, nous préférons, comme d’habitude danser au dessus du volcan; ça rassure.
Quel dommage que les socialistes ne soient pas au pouvoir ! L’euro serait sauvé et l’Europe avec. La crise elle-même n’aurait qu’à bien se tenir. Car le PS sait exactement ce qu’il faut faire. Et ce qu’il faut faire, c’est tout simple : évidemment changer le régime fiscal, évidemment réduire les déficits, sans oublier de favoriser la croissance, mais c’est avant tout créer des euro-obligations.
Or, voilà précisément ce que cet « incapable » de Nicolas Sarkozy n’a pas réussi. Pas un candidat à la primaire socialiste et pas un collaborateur de l’un ou l’autre de ces candidats n’a eu de mots assez durs pour vilipender ce président qui a abdiqué, qui a reculé, qui a renoncé : l’Allemagne d’Angela Merkel ne veut pas de ces euro-obligations et Nicolas Sarkozy est donc évidemment coupable de ne l’avoir pas fait changer d’avis.
C’est là qu’est notre grand regret : n’avoir pas vu Martine Aubry, ou François Hollande, ou Ségolène Royal, en pleine crise boursière, déployer tous leurs charmes pour imposer ces fameuses euro-obligations salvatrices et ne faire qu’une bouchée de l’intransigeante Angela Merkel. Car il n’est pas permis de douter, ils auraient réussi. C’est Pierre Moscovici qui le dit tout tranquillement : « Les socialistes sont capables de convaincre Mme Merkel là où Sarkozy a baissé pavillon » (Marianne du 20 août). C’est trop bête, voir ce malheureux Sarkozy se colleter laborieusement avec une Allemagne qui se permet d’avoir des idées bien à elle, alors qu’il serait si facile au PS de la mettre dans sa poche. Quelle occasion manquée : on aurait vu une France séductrice, charismatique, messianique, faire oublier ses montagnes de dettes et s’imposer sans coup férir en leader d’une Europe à elle toute dévouée. Une France membre d’une Union à 27 membres et d’une zone euro à 17 pays, être néanmoins seul maître à bord. On achète tout de suite…
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