HettangePassion

Hettangepassion ouvre ses pages à Madame Yolande DENEULIN qui est une artiste peintre reconnue pour la qualité de son travail. Merci à elle de nous avoir accordé cet entretien.

Roland BALCERZAK

-Mosellane d’origine, née à Hayange, j’ai débuté par la peinture en 1995.Je réalise des tableaux à la peinture à l’huile sur toile, au couteau ou au pinceau. Je peins aussi des copies de tableaux de maîtres sur commande. A l’occasion du jubilé de l’an 2000, le prêtre de Hettange-Grande  m’a demandé de réaliser un triptyque religieux. C’est à ce moment qu’a commencé ma passion pour l’iconographie. En 2002 j’ai suivi un stage de perfectionnement dans une abbaye en Loire-atlantique. Récemment un grand maître iconographe m’a invité à me perfectionner chez lui près de Bologne en Italie. http://iconesettableaux.voila.net

-Les icônes sont en général réalisées d’après des modèles anciens d’origine Russes, byzantines ou grecques. Cependant  j’en ai crée quelques-unes dont« Notre Dame de l’Espérance » qui est dans l’église de notre commune et l’icône « Jésus-Christ fils de Dieu » réalisé d’après le linceul de Turin et qui a servi à illustrer un texte du pape Benoît 16 sur Jésus-Christ. Plusieurs de mes icônes sont dans des églises : Le Christ Pantocrator à Roussy le Village, Saint Nicolas à Yutz,  Saint Benoît à l’abbatiale de Bouzonville,  Saint Maximilien Kolbe à Metzervisse,  Saint Pierre et Paul à St Maximin à Thionville. En 2012 et 2013 j’ai été sélectionné pour être publié  dans un catalogue russe d’iconographie (Divine Temple édité à Saint-Pétersbourg).  En général j’expose seule. Une exposition d’icônes est prévue cette année à Metz. Mes icônes peuvent être vues à mon domicile sur R.V. J’ai un projet à l’international, avec un maître iconographe. Il n’est pas encore finalisé.

Réaliser une icône est une démarche spirituelle, une recherche du vrai, du beau, du transcendant. On entrera dans le paradoxe qui est de représenter « l’invisible dans le visible ». L’icône est l’image que la tradition de l’église propose aux croyants comme le lieu de la présence de Dieu, de la Vierge ou des Saints et la voie privilégiée de la grâce. Le culte rendu à l’image ne s’adresse pas à l’image mais par son intermédiaire à celui qui est représenté. Les traits sont représentés de façon symbolique et non pas réaliste. On prie devant l’icône du Christ comme devant le Christ lui-même. L’icône est une prière vivante et doit être abordée dans la prière. C’est aussi une page d’évangile en couleurs.

Mes icônes sont réalisées conformément aux canons orthodoxes. En ce qui concerne la fabrication des supports, j’utilise les procédés traditionnels :

–         Bois de tilleul, encollage à base de colle de peau de lapin avec marouflage. (pose d’un tissu en coton fin)

– une douzaine de couches de levkas qui sert d’apprêt. ( à base de blanc de meudon), suivi d’un ponçage

 -puis le dessin de l’icône avec autour la pose de l’assiette.(Bolus à base de terre rouge), sur l’assiette la pose de l’or 24 carats avec agatage (faire briller l’or avec une agate). Arrive ensuite le moment d’écrire l’icône avec des pigments naturels mélangés à du jaune d’œuf et du vin blanc.(tempéra)

En iconographie classique, la tradition veut que très symboliquement la peinture soit travaillée « en partant de l’ombre » pour l’acheminer «  vers la lumière » par des éclaircissements successifs. Après avoir franchi tous les obstacles d’un long cheminement, l’œuvre ne sera véritablement reconnue comme une icône qu’après avoir procédé aux inscriptions qui lui apportent une dimension spirituelle. Plusieurs mois de séchage sont nécessaires avant le vernissage pour protéger l’icône.