LE TROC, UN TRUC ALTERMONDIALISTE (juillet 2010)

La mondialisation s’est imposée sans gouvernance mondiale. Elle prétend universaliser ses valeurs. Cette pieuvre insaisissable aux multiples facettes gouverne le monde et notre vie quotidienne. En plus de la bulle monétaire son outil  principal transit par les médias et ses spots. Qui n’est pas, au moins de temps à autre, exaspéré par la pub envahissant tout, des médias au bord des routes ? Celle-ci guide nos choix, nous dirige aussi surement que si, comme les trains,  nous étions montés sur des aiguillages. C’est particulièrement désolant en matière alimentaire. Les émissions télé ou les articles de défiances sont aussi sujet à caution que ceux conseillant tel ou tel produit car les filières sont interchangeables. Par exemple la filière viande des élevages intensifs on nous dit : il y a la vache folle achetez du poulet. Puis les volailles sont nourries à la dioxine, mangez plutôt du porc,  mais  ils sont nourris aux antibiotiques et souffrent de la grippe porcine ! Et le cycle de conseils recommence périodiquement. Les moyens de réaction dont disposent les consommateurs sont maigres à moins de vivre comme Robinson sur une île déserte…  Il n’en est pas question ! Pour préserver notre santé le principe de base est d’éviter la consommation de tout  plat préparé et de revenir à la simplicité. Au point de vue nutritionnel il est très différent de manger un yaourt au gout de fruits parfumé d’arome synthétique et un yaourt nature plus un fruit ou additionné de confiture maison !

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L’expérience prouve qu’il est extrêmement difficile de résister aux multiples tentations des rayons d’un supermarché joliment colorés. Le client déambule dans une ambiance douce avec musique de fonds et climatisation adéquate. Si on veut résister un tant soit peu aux industries agroalimentaires la meilleure solution est de se rendre le moins souvent possible dans ces temples de Mercure*. S’approvisionner sur les marchés et chez les quelques petits commerçants survivants est payant à la longue, car le superflu n’entre plus dans nos cabas. Faites l’expérience en conservant vos tickets de supermarchés, combien de gadgets, d’articles inutiles ou pire nuisibles avez-vous payés? Et les emballages multiples et superflus qui grossiront les sacs de déchets que la collectivité devra traiter ? Il faut bien être persuadé que c’est le consommateur qui crée le commerce. C’est nous qui avons provoqué la fermeture des commerces de proximité, essayons de ne pas poursuivre cette désertification. Une autre méthode qui en plus évite légalement taxes et monnaie consiste à introduire un peu de troc et de partage dans nos relations amicales : Tu me donnes le surplus de ton potager je te donnerai des mirabelles. Tu travailles pour moi je paie ton permis de conduire. Tu ramènes les enfants de l’école je t’offre un gâteau… La désinformation ambiante assimile cet échange de bons procédés à du bénévolat, il n’en est rien. Il s’agit seulement de reconstituer les réseaux d’échange de nos grands parents. Il est vrai que leur vie était très différente de celle que nous menons actuellement. En plus d’un métier ils cultivaient tous un potager, cueillaient champignons et baies sauvages. Ils étaient aussi chasseurs et se régalaient de la viande du gibier. La venaison est aujourd’hui délaissée par une grande partie de la population. Celle qu’on trouve dans les supermarchés provient pour 70 % de l’exportation et de gibier d’élevage. Le produit de nos chasses françaises devrait être mieux apprécié et connaitre une meilleure distribution. C’est en effet la viande la plus saine qui soit car le gibier est soumis aux lois naturelles : les animaux malades ou faibles s’éliminent naturellement. Ils ne connaissent pas les vaccins et les antibiotiques donnés à profusion aux animaux d’élevages intensifs et qui se retrouvent dans nos assiettes. La viande du gibier jeune est la meilleure qui soit. Elle peut se préparer de toutes les façons, comme n’importe quelle autre viande, en grillade au barbecue, avec une sauce chinoise ou mexicaine, en ragout, en rillettes… Les chasseurs ont la grande chance de pouvoir en consommer sans modération à un prix modique. Ils ne s’en privent pas et partagent volontiers cette gastronomie du terroir avec ceux qui le souhaitent.

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Diane REBRE

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*Mercure : dieu du commerce, des voyageurs et messager des dieux dans la mythologie romaine.

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Complément du 5 septembre 2010:

Des réseaux d’envergure pratiquant des échanges de moyens, de compétences et de produits se mettent en place. Par exemple les « systèmes d’échanges locaux » ou SEL dont s’est fait écho le Républicain Lorrain du 18 aout 2010, et les AMAP « association pour le maintien d’une agriculture paysanne ». Une AMAP réunit un groupe de consommateur et un agriculteur de proximité autour d’un contrat dans lequel chaque consommateur achète en début de saison une part de la production. La distribution est assurée par les consommateurs en présence du producteur.

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